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Marieposte
12 août 2011

QU'EST CE QUE TU FAIS POUR LES VACANCES?

pistocheLa question se pose dès les premiers beaux jours..pour ma part, je ne connais pas ce dilemme, ma destination est évidente: ayant la très grande chance d'avoir une famille et une belle-famille implantée dans le Var, je fais rimer été avec propriété familiale, cousinades à tour de bras, aïeux à l'ombre des pins parasols, cigales lyriques, enfants dispersés sur des hectares de campagne, ambiance "la famille, ça n'a pas de prix, plus on est de fous..".

L'après midi avec les petits, à compter le nombre de tours lors des "challenges corde à sauter", à scruter les avancées en matière de "bombe" ou "d'allumette" dans la piscine, à arbitrer leurs disputes pour ne pas que ça dégenère, à tartiner des quintaux de tranches de pain avec bien présent à l'esprit que de toutes manières "Elle en a eu plus que moiiiii, tu la préfères, c'est pas juste", à tartiner ensuite des hectolitres de crème solaire ("Pourquoi à moi tu m'en as mis plein?"). Inexorablement, ça goûte à 16h, il FAUT que ça se calme vers 19h, et que ça suffise vers 21h, parce qu'on ne s'excite pas avant d'aller au lit, les petits chéris. C'est dire si les soirs de feu d'artifice les parents, ou les grands parents quand c'est leur tour de garde, sont détendus...Longtemps, j'ai éprouvé un réel plaisir (maso?) à être là, au milieu de la marmaille hurlante, à  couver du regard nos loulous, en me souvenant du bonheur d'avoir une (si) grande famille.

Et il y a eu un jour, il y a eu ce jour, cette année, au tout tout début des congés, il me semble que c'était même le deuxième, au pire le troisième jour. La communauté enfantine était réunie pour sa plus grande joie, et sautait dans l'eau avec frénésie lorsque l'une de mes petites nièces (en fait ce sont les filles de mes cousines, mais c'est un vrai capharnaüm si on va par là) m'a lancé: "Mariiie, diiiiis, tu me regardes comment que je fais l'allumette?". En dehors de la langue française pour qui j'ai eu mal, tellement mal, j'ai entendu une voix intérieure répondre "Non, je me fous de ton saut inepte, fous moi la paix, lâchez-moi, tous". Qui devait me lâcher? Les enfants, qui de toutes manières allaient retourner à l'école avec le teint frais, bronzé, après avoir passé cette année  encore  le meilleur été de leur vie?  Les parents, les aïeux, et leurs insupportables horaires : à midi on déjeûne, et à dix-neuf on dîne, sinon...SINON QUOI? Et bien c'est simple: qu'ils me lâchent, TOUS.

Ce jour là, j'ai vraiment cru planter tout le monde dans le décor, et passer hors champ. Me tirer comme une traître aux siens sur n'importe quelle île, pieds nus, sans portable, sans personne, sans goûter le paté  par politesse, parce que cela fait trente quatre ans que je déteste le pâté et que je trouverais gentil qu'une personne sur vingt cinq s'en souvienne, sans prévenir, et surtout, surtout sans scrupule. Prétendre à mon tour à la paix silencieuse, échapper à la nécessité de prévoir des repas pour six, "pas trop casse-nouille à préparer, hein" et un planning (Qui vient nous chercher à la piscine? Qui prend le pain/ le journal? Qui veut la salle de bains?) pour l'intendance de notre -si formidable!- clan. Dîner à 22h, si ça me chante, et si j'ai faim, compter MES spalsh dans la grande bleue, m'exposer aux regards et aux rayons du soleil, à 14h en monokini si c'est ça dont j'ai envie, sans craindre le laïus de la cousine draguophobe au teint blanc... en somme: faire tourner le soleil estival autour de mon nombril, et pour une fois, retourner au boulot moins fracassée qu'en partant.

Bien sûr, je n'ai rien commis de tel, je n'ai pas tourné les talons: j'ai observé la petite pour son 14eme saut de l'après midi (absurde, comme vous l'imaginez) et l'ai couvée d'un regard plein d'amour. Dans ce grand élan de tendresse et d'attention, il y avait aussi une grande sérénité...car je sais que c'est terminé: l'été prochain, je ne risquerai pas de repartir: je ne viens plus! 

 

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Marieposte
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