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Marieposte
27 novembre 2011

CLASSIQUES CONTRE MODERNES.

dorettes Haaaannnnnnnnnn mais qu'est ce que c'est que ça allez-vous me demander.

Minute, j'allais donner des explications.

Ma garde robe m'a laissé vingt-six textos en trois semaines, "déconnes pas, décembre approche, j'ai la dalle et tu vas avoir froid, viens on se checke". Comme je veux maintenir l'ambiance lune de miel entre nous, je me rends au rendez-vous. C'est vrai que depuis que l'automne est là et l'hiver aussi (du moment où on peut plus errer mollement en bikini parce qu'il fait trop chaud pour supporter quoique ce soit d'autre, c'est tout pareil = c'est l'automne-hiver), je ne lui ai rien apporté de neuf. Vous laisseriez votre poisson rouge crever de faim sous prétexte que "pas le temps"? Non. Ben là c'est la même chose, mais avec mon placard.

J'ai déjà des pantalons noirs (encore que...enfin Epoux avait l'air de ne PAS plaisanter en disant "si tu trouves encore le moyen de ramener un pantalon noir ici -ici c'est ma garde-robe-, je brûle tes magazines vintage" Ilestcapableilestcapable en plus il est en manque de machins à brûler depuis qu'il a arraché les dernières feuilles des arbres pour alimenter son gros fourneau -il aime bien, Époux, c'est Homme des cavernes résurrection depuis une certaine promo chez Casto, bon je m'égare). Donc pantalon noir, pas le droit.

J'avais envie de modernité, ça tombe bien.

C'est maintenant qu'on va découvrir à quel point M. (Moi) est marquée par une enfance et une éducation assez conformistes pour ce qui touche le domaine modesque. A quel point modernité est un terme légèrement excessif pour qualifier le twist qui s'empare parfois de moi. Ma famille, en photo, c'est beau comme un catalogue Barbour, une bleu marine's party, une Giga-Méga bleu marine's party avec autorisation d'adultère vert bouteille, on tolérait deux imprimés, la rayure et le carreau (pour les jours de détente, l'été), un vrai souci des matières (=allergie familiale au nylon et consorts), un vrai plaisir à porter des coupes intemporelles et des choses "sympas" , parce qu'on aime bien la déconne-pas austère -un kilt, c'est "sympa", un serre tête en velours c'est "très sympa" , des perles aux oreilles c'est "super sympa"-cependant, je tiens à dissiper l'idée d'avoir été contrainte de porter la moindre médaille de Vierge Marie ou le moindre souvenir de baptême, hein, on n'était pas les Duquesnoy non plus. Déjà, on vivait en province. Eux aussi?  Bon, ben NOUS ON ÉTAIT COOL. Eux aussi à la fin du film? Bon, on n'a rien en commun, voilà tout. C'est vrai qu'on volait un peu dans les magasins avec les cousins, nous aussi, pour se marrer deux secondes, qu'on se bourrait la gueule à 7 ans (pendant les raouts familiaux, tous sous la table parce que là, personne ne nous verrait terminer les verres de picrate, rectif: si, les adultes nous voyaient, mais ils étaient trop saouls pour nous empêcher d'entrer si tôt dans la belle tradition de pochetronnage culture vinicole familiale- mais on n'a jamais eu de Marie-Thérèse. Les garçons avaient le droit de délacer leurs Sebago, hein, genre grosse gaudriole à la campagne, merde à la fin on n'était pas les Duquesnoy, quoi, parce qu'eux allaient à la mer, et nous à la rivière du domaine, ahaha). 

photo(5)

 

 

Photo confondante de contradiction avec le paragraphe précédent. (Époux me conseille de préciser qu'on ne fêtait pas Jeanne d'Arc ce jour là, et qu'on est tous plus ou moins radicaux socialistes, je ne vois pas pourquoi mais je le fais, selon l'axiome " A femme soumise, Terres promises").

 

 

 

 

Maman nous a habillées de vêtements que l'on pourrait facilement ranger dans la catégorie rasoir, à première vue, mais elle nous a surtout permis d'apprécier pleinement la qualité de ce qu'on avait sur le dos (une madeleine de Proust que nos maillots en liberty Cacharel, des cardigans Agnès B., des culottes Petit Bateau, c'était: sublime). Et malgré le fait qu'une mode absolument dingue soit à présent à portée de main/ de clic de souris/ de bourse, (et que j'adore la regarder, j'adore le travail des couturiers, l'exubérance et la folie de certaines prises de positions, j'adore vraiment observer la mode, au delà de ça la confection, peut-être parce que "Grand-grand-père inconnu parce que mort avant que je naisse" était déjà dans le textile et la confection, on s'en fout un petit peu d'ailleurs), rien ne m'émeut autant qu'une pièce intemporelle et pérenne. Je porte encore mes pull Benetton de mon adolescence (sauf ceux qu’Époux a feutrés en croyant hygiénique et intelligent de laver à 90°). Beige-noir-marine, c'est mon credo en général, mon général.

Alors quand Époux a spontanément décidé de m'offrir un cadeau ("offre moi des chaussures offre moi des chaussures, allez, sois chic, offre moi des chaussures offre moi des chaussures sinon je vais continuer TOUTE LA NUIT, CHICHE allezallezallez, dis oui dis oui / c'est bon, d'accord, lâche-moi ZZzzzz"), j'ai réfléchi et j'avais bien du mal à me décider entre deux paires: la fantastique et clinquante paire de bottines tout en haut de la page, en cuir doré (j'aime le doré, c'est mon statement Dalida) doublées rouge -cousues et montées main, ça va de soi-. Le problème est que Époux refuse par principe de m'offrir quelque chose d'à la fois doré et doublé rouge, parce que le rouge + le doré ça lui rappelle trop le Palais des festivals et le surcroît de boulot s'y rattachant. Deuxième option, et c'est là que tout le monde meurt d'ennui (sauf moi, je meurs de plaisir), des Church's .

lOve

 Ne me demandez pas ce que je trouve de plus Merveilleux que ces souliers là, parce que réponse: Rien. (Sauf Poupoune). Ne me demandez pas non plus s'il n' y a  rien de plus risqué que je puisse tenter point de vue vestiture des pieds, je serais capable de répondre: si, changer les lacets pour mettre des rubans en satin.

(Et après je me souviendrais que je ne trouve ja-mais de lacets en satin, qu'il faut se les fabriquer soi-même avec du ruban sans bitogneau au bout, du coup c'est naze.)

 

Bon je vous laisse, faut que j'aille m'engueuler un petit peu avec Époux qui trouve que mes souliers sont les vestiges d'un monde qui a bien fait de mourir à grands coups de pavés dans la gueule, même si apparemment on en a manqué quelques uns. (Alors que le poids d'une de mes pompes miraculeusement belles-à-moi-que-je-vais-avoir-bientôt aurait suffit à assommer plein de gens, de manière distinguée de surcroît).

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