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Marieposte
13 décembre 2011

BOTTES DE CUIR.

Cat (2)Je vais vous raconter une belle histoire d'amour.

Qui commence ainsi: il y a six ans, je me suis acheté des bottes (comme quoi, les débuts, c'est jamais vraiment folichon).

Complètement à coté de la tendance, voire anti-tendance, être "in" n'étant ni ma tasse de lait, ni mon bol de viandox. Je cherchais quelque chose susceptible de me plaire, en dehors de tout paramètre fashion, et j'ai fini par dénicher un modèle fameux au milieu de 6000 paires: des Caterpillar, que l'on qualifiera doucement de "lourdes", éventuellement de "pas-féminines-at-all".

Hiver 1: il fait un froid de canard, un temps à ne pas mettre un Gallois dehors, alors un Breton, pensez bien... J'ai d'énormes chaussettes dans mes énormes bottes, personne ne hurle parce que personne ne les voit. J'ai chaud. C'est le pied. C'est les pieds. Malgré que Butor du bureau m'ait dit au bout de deux ports "belles, tes chouzes, M., j'a-do-re", je ne remets rien en question et pense: sympa, l'achat. Hot, mes bottes.

Hiver 2: hiver doux. Je porte des collants en voile sous mes robes avec mes bottes. Un élève me dit: "ton look envoie du pâté", je le punis, puis après consultation du dico de Jeune, je le dé-punis, parce que ça signifie que je commets un truc innovant qu'on n'avait pas vu depuis les cheveux de Cindy Lauper. Je ne vois pas ce que vient faire la rillette au milieu, mais je file trois bonbecs au jeune en guise de réparation.

Hiver 3: ça sauce (= il pleut, in SouthLoire, ie Sud de la France) quatre jours sur sept. Je flotte au dessus de ces contigences climatiques, grâce à mes bottes que, bon sang, je n'ai jamais cirées qu'une fois. En guise d'aveu, je commence à leur parler et à leur trouver un surnom. Qui ne soit pas Garagistes, malgré leur air, comment dire, "rustaud".

Hiver 4: Cat et moi, c'est l'osmose. Tout le temps, je les aime. Même le jour où j'ai sauté à cloche-pied boulevard des Maréchaux, rapport à mon clope que j'ai jeté par terre comme une connasse. Qui n'a pas voulu aller joncher le trottoir. Qui a atterri dans ma botte. Le cuir de ma Cat n'a rien eu. Le cuir de mon pied a eu grosse ampoule. Le lendemain, je me suis faite tatouer à Pigalle (pas en réaction à l'évènement précédent, non, j'avais rendez-vous depuis, pfff, mille ans). J'avais beau être en culotte (alors que je venais pour qu'on m'orne la côte, alors pourquoi, mystère, mais bon, le mec qui te dit un truc avec un pistolet à aiguilles dans la main, globalement, tu exécutes), j'ai gardé mes bottes. Ainsi on serait deux à se montrer dures au mal (ou plutôt trois, vu qu'une paire + moi). Après cette heure de dégustation-serrage-de-dents dessinage sur zone fine, l'Homme-Encrier m'a dit: "elles sont belles, tes bottes", Je lui ai dit que je lui prêterai, on s'est quitté bons potes.

Hiver 5: Barbara Bui, Karl, Freja Beha: déferlante de motardes. Il y a des bottes en tous lieus. Les miennes se patinent, encore, et voient des clones partout.

Nous sommes à Hiver 7, la mode (heu oui, j'ai appris que quand la France entière te plagie, en fait cela se nomme: la mode) continue de proposer des motardes, sans que cela me monte au nez.

Le seul léger bémol, c'est que l'épisode spartiates (les miennes avaient deux siècles lorsque sont parues les versions arc en ciel, vernies, et tutti quanti) avait déjà eu lieu. Et que je viens de lire dans le Elle de la semaine qu'il va falloir ressortir ses Timberland. Celles que j'ai depuis les states, depuis douze modes.

Et que si ça continue comme ça, je vais finir par me croire à l'orée de l'air du temps. La pythie des petons.

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Marieposte
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