Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Marieposte
28 décembre 2011

LA FEMME QUI AIMAIT LA REINE DANS LE PALAIS DES COURANTS D'AIR.

Vais-je aller voir The girl with the dragon tatoo, la version US, par David Fincher, du premier opus de Millénium? (Oui, et pourquoi).

Ayant il y a quelques années regretté amèrement qu'on porte à l'écran Le dahlia noir, dont j'avais tant aimé la lecture, j'ai toujours des réserves quand à la mise en film de ce que j'ai adoré lire. J'y vais en mettant la main devant les yeux, pour n'être qu'à moitié déçue.

Millénium, trois bouquins = coup de foudre cosmique. Les trois avec un même attrait, une addiction égale. Je fais partie de cette tribu Qui Pense Que Lisbeth Salander Existe. Elle est pour moi la figure héroïque féminine la plus élaborée, la plus aboutie qu'il m'ait été donné de rencontrer, rien de moins. Un personnage dont je suis follement amoureuse, à mes yeux la plus réussie de toute la littérature (je ne suis pas très pondérée quand je suis amoureuse, cela étant je ne vois pas qui pourrait faire descendre Lisbeth d'un seul cran dans mon échelle perso I love you Lisbeth, et même jag älskar dig).

Je me souviens de Maman (qui était à la librairie à ce moment-là) m'appelant, six mois avant le succès du premier volume -privilège de libraire-, "Écoute ma chérie, je suis en train de finir un bouquin suédois, tu laisses tomber ce que tu as en cours, tu me lis ça et ensuite on en parle". Mum avait raison, j'en ai pas dormi quasi une semaine consécutive, impossible de lâcher le livre.

Quelques temps plus tard, le temps d'un séisme éditorial planétaire, Millénium I est sorti au cinéma, via la société de prod d'Henning Mankell (autre romancier noir à la veine réaliste, très intéressant). Mum et moi y sommes allées ensemble, et sans déconner, quel énorme, quel gigantesque moment que celui où l'on aperçoit ENFIN, "depuis le temps que je t'imaginais" Lisbeth Salander dans un couloir de métro..

De cette version, j'ai apprécié le ton, l'adhérence à l'essence scénique suédoise (lumières rasantes, visages blafards, crudité/nudité des personnages à la manière des films de Bergman, pas d'esthétisme revendiqué, plutôt un non-esthétisme) les salauds sont campés à merveille, et la composition-proposition de Noomi Rapace se développe au fur et à mesure du film. Il me semble que ce type de rôle (ainsi celui de Nina Sayers joué par Natalie "mon-idole" Portman, pour exemple récent) doit être incroyablement troublant à jouer et terriblement douloureux à quitter. Noomi Rapace, si au premier abord (dix minutes de film) me paraissait en décalage avec la reine du papier, devient Lisbeth, et au terme de ce premier volet, on ne l'imagine plus autrement.

Donc vais-je prendre le risque d'aller voir une très "belle" Rooney Mara, un très beau Craig David, une fiction à coup sûr impeccable et violente, Fincher maniant avec maestria les images et le montage ?

Bon, oui bien sûr que j'irais. Là n'est pas la question. La véritable question est: de combien de piqûres de rappel ai-je besoin pour assouvir mon manque de Millenium?

Publicité
Publicité
Commentaires
Archives
Publicité
Marieposte
Publicité