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Marieposte
23 janvier 2012

Il y a encore quelques années, utiliser des

GREENIl y a encore quelques années, utiliser des cosmétiques "verts" passait au mieux pour une philosophie de vie, au pire pour un acte délibérement sectaire: hormis dans les rayons des magasins bios, où l'on croisait d'authentiques pourfendeurs de la pétrochimie, du nucléaire et de vieux hippies sur le retour, aucune trace de produits "eco-corrects" dans les grands magasins.

Depuis, il faut reconnaître que tout a changé, beaucoup, du tout au tout. La grande surface bio s'implante des centres villes aux périphéries, et même le carrouf' du coin possède un grand choix d'articles clean et ami de la terre. Dans les Vie Claire, dorénavant, autant de septuagénaires fringants désireux d'entretenir leur capital que de bombas souhaitant faire fructifier naturellement leur lot de naissance. Cela devient quasiment gênant de passer en caisse avec un pauvre petit savon pas écocert (bouh! C'est très mal), à peu près tous les cosmétiques ayant leur jumeau bi-o (ils sont bizarres les zécolo, ils prononcent bi-o, en marquant bien la diérèse), choisir ce dernier devient la norme.

Bon, la vérité: ce n'est pas une nouveauté pour moi, Maman avait déjà, depuis toujours, une cosmocopée* très correcte selon les critères drastiques de l'agriculture biologique. Weleda /Melvita et consorts ne sont pas exactement entrés dans ma vie, disons qu'ils ont toujours fait partie de mon paysage.

Et j'utilisais ça parce que 1) c'était culturel, 2) c'était "exclusif", (comme un truc ultime de beauté pas utilisé par le commun des gens. Ouais, sectaire en somme) 3) c'était pour mon visage, donc hein, pas rigoler.

Comme tous les cons de consommateurs, j'ai trouvé "très bien" la chasse au paraben, aux huiles minérales, au PEG etc... J'ai trouvé "normal" que cette version de la beauté soit diffusée en grand, en large, en populaire (du coup ça coûtait moins cher, avantage évident de la consommation de masse, et l'offre s'est multipliée).

Pas bi-o? Pas bi-on . J'ai fait ma Verte pendant pas mal de temps, avec parfois, sommet de green-itude, l'impression que je serais allergique à tout ce qui ne passait pas par l'Isle-Jourdain, certifieur de provenance et de composition propre. Que les boutons que j'avais (signe évident que ma peau se purifiait de ses toxines -oui, pendant dix ans d'affilée, le Vert a un énorme pouvoir d'auto-persuasion et d'entêtement dans la connerie-) allaient se multiplier sous l'effet du moindre picogramme siliconé.

Bien sûr, c'était parfois ultra-compliqué (va trouver un savon biologique chez Rite Aid, ou au fin fond de la Sardaigne, un soir d'urgence). Bien sûr, c'était parfois hyper frustrant (tellement de tentations pas-amies-de-la-terre, ne serait-ce qu'un beau packaging en pur plastique impossible à recycler). Bien sûr, se démaquiller avec ces petites éponges lavables** était...chiant à mourir. (Cependant efficace, vu tout ce que je pleurais de frustration en repensant au coton jetable).

Et puis un jour, tu te retrouves avec un besoin de crème hydratante qui n'a rien à voir avec la coquetterie (genre: après une bonne aprèm dans la piscine, en plein cagnard). T'as la flemme d'aller n'importe où, tu rampes jusqu'à la salle de bains de la belle-mère (qui s'en cogne bien de ton orthomesthétisme*), tu choppes le premier tube de n'importe quoi qui passe.

Non seulement ça va mieux, mais ça a même l'air d'aller mieux que le "bien" ordinaire. Ces "cochonneries pétrochimiques", il faut reconnaître que ça imbibe, relipide quand même mi-eux que le distillat de bleuet. Cheveux et teint y passent dans la foulée, (un après shampooing bio, faut l'essayer une seule fois pour voir à quel point c'est inutile. Ne démêle rien. Ne nourrit pas. Du coup un rinçage pour un produit qui n'a servi à rien= pas franchement amical pour la nature, ça...). Le maquillage "vert"? C'tte blague, ça aussi.

Un produit clean, en plus, se gâte beaucoup plus rapidement qu'un autre "pas clean". Ils virent très vite, rapport aux composants frais et aux préparations sans conservateurs, logique. Donc au final ça coûte une blinde.

Donc là où j'en suis: j'ai lâché du lest, j'ai arrêté de faire ma virago pro-écologie-de-la-face, même s' il y a de très bonnes choses "propres" que je garde: le shampooing bio au litre, parce que très bon rapport qualité-utilité-prix. Et qu'à l'inverse des shampooing pas bio, ils se rincent vite, -pratique, pratique aussi pour les z'enfants. Les lotions toniques, qui, "vertes", ne donnent pas cette sensation d'avoir ajouté un voile de gras au lieu d'enlever un voile de crade. Le savon (parce que tout bêtement, il dure beaucoup plus longtemps, et je ne sais pas pourquoi). Les huiles aussi, ça semble pénétrer tellement profond dans le derme qu'il vaut mieux ne pas prendre trop de risques avec ça (vieux reste de chimie-phobie).

Le reste, ma foi, tient de la querelle religieuse.

Sur la nutrition, en revanche, c'est pas demain la veille que je changerais de bord, là j'en conviens: dans ce domaine, rester ultra-scrupuleuse est un gage de survie, ni plus ni moins.

 

* Qu'ils arrêtent de prononcer la diérèse, j'arrête d'inventer des mots.

** Une sectaire copine casse-bonbons éco-friendly m'a offert ça. ( pour se donner bonne conscience. Mantra).

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Marieposte
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