GORE-TEXTE.

Il fallait au moins un jeu de mot subtil pour augurer ce post, qui va se révéler sûrement très trash.

Je suis allée chez mon dermato. Que dis-je, mon Dermato, alias Quatre-mois-d'attente pour un rdv (plus cinq jours pour obtenir la secrétaire au téléphone). Autant dire que j'avais une loooongue liste de questions à lui poser. J'avais un mini kyste (= une boulette suédoise, selon moi les gens que j'interrogeais "Ça se voit? Ça se voit? Çasevoitçasevoitçasevoit? Non." me mentaient par courtoisie).

-Dites, Monsieur le Dermatologue, c'est dû au soleil ce petit kystounet? (Psychologiquement, avouer une sun-addiction revient à un suicide médical, mais le soleil, moi j'aime terriblement, j'assume, je suis du Sud, donc le parasol, je le mets: dans mes cocktails).

-Non, c'est dû au tabac.

Attendez, je traduis: "c'est dû au tabac, berk, berkberk, dégueu, infâââme".

Tout le monde (je) connait les méfaits du tabac: c'est mauvais pour à peu près tout. (=Sauf pour les nerfs, je ne raconte même pas à quoi je ressemble lorsque j'essaie d'arrêter de fumer de fumer moins, c'est hyper violent, et hyper gore pour le coup). Des années de campagne anti-clope, des restrictions de plus en plus étendues, tout un tas d'endroits où on peut même plus en griller une (je reconnais que dans les pubs, les restos et le train c'était horrible, je supportais pas), toute une série de séquences "auto-persuasion: tu es un petit papillon non fumeur, reconnecte toi avec ta vraie nature" , rien de cela ne m'a jamais réellement convaincue en fait.

Mais me retrouver avec une boulette suédoise sur la joue à cause de la cigarette, alors là: guerre ouverte, ça ne me plaît pas du tout, du tout, du tout.

Monsieur le D. m'a également instruite de ce que NON je n'avais pas la peau épaisse (et ma micro dermabrasion alors??? Il ne va même pas me la proposer alors???), oui le soleil se lisait un peu sur mon décolleté mais sincèrement, vous avez un bon capital (Youpi! Je t'aime, Dermato! Dis moi encore des choses comme ça!). Et je vous donne une crème à la vitamine A acide (L'Homme de ma vie, quoi).

Mon petit kystounet-berk-berk est parti, il me l'a ôté. Le pansement que j'ai maintenant, en lieu et place,  n'est pas exactement discret -même si j'ai essayé de me convaincre que le regard des gens fixé sur moi, lorsque je descendais la rue d'Antibes à la recherche d'un dealeur de pommade  pharmacien, était dû au fait que j'étais particulièrement en beauté-.

Je me suis dit que ce pansement qui me barrait la figure, c'était ma croix pour mauvaise conduite (quoi, débile?). Que j'étais marquée au visage par ma répugnante habitude et que ça valait toutes les raisons possibles et imaginables pour freiner des deux fers.

   Voilà, ensuite je suis allée chez petit bateau (avant que les pulls disparaissent) parce que j'avais quand même le moral un peu pourri par les réflexions du dealer pharmacien "Non maiiiiiiis qu'est ce qui vous est arrivé????".

Rien, je fume, c'est tout.