GASTRONOMIE DE HAUT VOL.

Tout commence par un très beau, très très beau couteau que je me suis offert. Ai-je déjà parlé de mon adoration pour les couteaux? Non? Alors qu'on se le dise, j'adore les couteaux. Maintenant que je suis une grande fille, je n'écoute plus les avertissements prédicateurs de mon Père (et de mon père, en ai-je parlé? Non? J'adore mon père) qui hurle sur moi "Fais gaffe, M., tu vas te couper!! Attends, laisse, je vais le faire". (Depuis un an, grosso modo, je suis un peu longue à oser ce genre de rebellion).

Donc, bien cachée dans ma cuisine, je passe beaucoup de temps à préparer le dîner, qui, pour me rendre heureuse, doit se constituer exclusivement de choses qui se coupent en tous petits morceaux, voire en julienne, (je frise le nirvana).

Donc, après avoir zigouillé quantité de légumes, je me rends bien compte qu'il va falloir sacrément ruser pour faire ingurgiter ça à mes hommes, qui vont se tordre en voyant ça ("des brocoliiiiiis!!!! c'est trop marrant!! P*****, elle est folle ta mère,  allez viens on se casse chez Qwouique").

Idée divine, idée cuisine: la mayonnaise. J'ai déjà dit combien j'aimais la mayonnaise? Non? Décidément, j'en fiche pas une, moi. J'adore la mayonnaise, mais uniquement la mayonnaise maison, n'essayez même pas de m'offrir un pot de mayo industrielle (quelle idée, ça va pas, non? Où vous avez vu qu'on offre ça aux gens?) vous seriez à côté de la plaque.

Dans un grand élan de philantropie, je vais vous livrer sans rien cacher La Recette De la Mayo de M., La Meilleure Des Mayo.

Vous allez m'aimer, rapport à ce que ma recette, c'est vraiment facile (= n'importe quoi, y'a même pas de proportion, sauf du style UN oeuf).

D'abord, un oeuf. Encore que, pas tout: un JAUNE d'oeuf. De poule, comme dirait quelqu'un de pas très au courant.

Ensuite, de la moutarde (quantité: comme le jaune d'oeuf). De la moutarde du Pot.

Du sel, du type sel normal.

De l'huile (oui, là, on arrête les conneries deux secondes: de l'huile d'olive de mon Père. Ou à défaut, de l'huile d'olive de la bouteille Alziari, on va pas chipoter entre grandes familles).

(Quantité d'huile? J'en sais rien, à chaque fois que j'ai essayé de mesurer, j'ai oublié le chiffre au moment de l'écrire).

Un fouet, et là, deuxième moment de arrêtez-de-déconner: un fouet manuel, qu'on appellera Manuel si on le souhaite, dans un souci de familiarité avec sa batterie de cuisine.

Battre le jaune, la moutarde et le sel comme si on voulait leur faire avouer quelque chose. Verser l'huile (en filet? En pluie? En cascade? Tout dépend de votre rapidité à rattraper les tâches sur vos vêtements).

Continuer de fouetter, un peu dans un esprit "fin du monde" (oué, c'est super violent et super difficile de monter une mayonnaise comme ça, d'où l'intêret de penser à des choses terribles). Continuez de verser (dans le lyrisme), continuer à jouer de la batterie avec Manuel, soyez Karajan, lâchez-vous, c'est de l'art, c'est du rock, et surtout: stoppez avant que cela ne déborde, je ne vous donne pas ces secrets professionnels pour que le travail soit bousillé.

Voilà, vous avez maintenant une très belle version clean et healthy de la mayonnaise.

Toujours utile de crâner en société avec de bons vieux trucs.

Voilà, je vous laisse,  je vais aller débiter une pomme en cubes*.

On peut prendre de l'huile 4 graines quand on a envie, comme ici. Cela dans un twist collection hiver, collection été.

* Je fatigue vachement.