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Marieposte
4 mars 2012

VRAIE ANATOMIE.

Oui, il y a accroches valables, et d'autres nullach', je ne vous le fais pas dire.

Il y a deux mois de cela, je m'apprêtais à tuer mon spécialiste vivre une expérience totalement dingue: prendre la pilule. 

Koh Lanta, quoi, moi qui prend un demi-efferalgant les jours de grippe, je devais dorénavant apprendre à compter avec un envoi massif d'hormones féminines, pour des raisons médicales.

M +2, le bilan aux deux tiers.

Semaine 1:  je suis énervée de me plier à l'Exigence de Régularité de la Prise à Heure Ponctuelle (elle est lourde ma phrase, mais me plier à l'ERPHP est hyper lourd aussi). Je grommelle, j'aime pas les contraintes.

Semaine 2: je claironne que j'ai perdu deux kilos, juste pour faire ch**** deux collègues malveillantes. (En même temps, la cantine m'a super aidée: semaine du dégoût nutritionnel). Arrivent, en début de semaine, "les Choses Qui ne Doivent Arriver Qu'une Fois Par Mois", et j'ai beau être une bille en algèbre, là, ça fait quand même deux fois en dix jours.

Semaine 3: j'ai repris mes quatre livres, plus un bonus de une livre lié à l'absorption de chocolat et de tout un tas de cochonneries à grosse charge acnéique -tant qu'à faire-, sous le prétexte médical de "m'faut du fer, je vais mou-ri-reuuu". Oui parce que les CQDAQFPM semblent se transformer en Choses Qui Durent Tout Un Mois. Bof, niveau moral, bofbof, niveau énergie. J'aime de moins en moins les contraintes,  je le dis haut et fort, à des personnes qu'a priori, ça n’intéresse pas (le facteur, le réparateur du fax, le livreur de ramettes de papiers). Mais j'espère néanmoins un signe de compassion, aussi infime soit-il.

Semaine 4: Appel S.O.S à l'enflure mon spécialiste qui déclare, en homme tellement coopératif et tellement compréhensif que CQDTUM est une réaction somme toute "fort banale, vu le terrain neutre de toute prise d'hormones", et que NON, ce n'est pas nécessaire d'envisager l'arrêt ou le changement de pilule, "ce n'est que pour trois mois, alors bon...". Le "terrain neutre" que je suis a bien envie de lui en coller deux, juste pour trois mois, alors bon. Le soir venu, je pleure sur la séparation de Demi et d'Ashton, en reprenant des pâtes aux noix. Bam, niveau moral, mais Pop! au niveau cuissots.

Semaine 5: Merveilleux: Tampix m'a offert un tampix pour l'achat des trente six boîtes que j'ai achetées ces temps derniers! Je relance la consommation en France juste avec mes dépenses"féminines". Sublime: je ne sais plus à quoi ressemble une vie sans les CQDTUM, j'en parle (à la cantine, je n'ai plus aucune dignité depuis que je prends des hormones) avec ma copine, qui elle, n'a plus du tout rien du tout, vu qu'elle a un implant contraceptif. Je note: les hommes sont tous des cons désertent notre table, dorénavant. Bizarre. Le soir (17h) venu, je pleure sur la présence conjointe de Hollande et de Juppé sur le même plateau t-v, en reprenant des tripes à la sauce normande.

Semaine 6: J'accède à une sorte de rythme de croisière, et décide de me remonter le moral en courant les boutiques. Je rentre (en pleurant) très vite parce que dans ma bonne ville, y'a paaaaaaaaaaaaaas vraiment de boutiques, et que le moooooooooonde est trop mooooooooche. Je rêve la nuit que j'étrangle des types en blouse blanche, et que je leur fais avaler des muffins fourrés aux progestatifs. Époux disparait de plus en plus souvent et longtemps dans le bureau, je le surprends à regarder des sites médicaux et des forums chelou ("œstrogènes et dépression nerveuse"). "Il n'y a AUCUN rapport", assenais-je en trempant mes pieds paquets dans ma tasse d'huile.  Je le traite de sadique, puis retourne manger des clous pour remonter mon taux de fer.

Semaine 7: Il paraîtrait que je tire la tronche de façon insupportable au bureau. Bien décidée à ne plus pleurer pour des broutilles, et à me montrer courageuse devant l'adversité, fusse-t-elle collégiale, je traite mon staff de tas de connasses capricieuses, et me jette dans les bras du premier gentil qui passe (Silvère-le-pervers, qui m'invite à partager son assiette de pizza à la merguez). Il paraît que je suis invivable à la maison. Je traite Époux de connasse capricieuse aussi, et choisis, pour me détendre, d'aller au cours de danse spécial "oldies", qui au moins me permettra de discuter posément avec des femmes aimables et empathiques (=en pleine ménopause).

Semaine 8: C'est en pleurant au sujet de la situation en Grèce, et après un laïus hautement lacrymal à grande portée philosophique ("Nan mais les grecs ont inventé la république, la Pensée, c'est le berceau de notre civilisation, et maintenant ils sont pauuuuuuuuuuuuvres ouiiiiiiiiiinnnn") que je comprends que peut-être, les hormones me bouleversent radicalement et que peut-être ce n'est pas le monde qui est nullach', juste cette satanée boîte de 63 pilules...

Semaine 9: Elle commence demain. Et ce sera presque fini entre Leeloo et moi. Le bilan pondéral est totalement réjouissant (j'ai pris du cul et des seins, Époux un abruti comme tous ses congénères est donc content), à cela près que je pleure sur mes slims (et surtout sur: ce que j'arrivais, en d'autres temps, à les enfiler), le verdict moral autrement plus mitigé.Blague à part, je résumerais en un mot: désastreux.

On avisera en fin de course.

N.B: si  jamais vous n'avez pas de nouvelles de moi d'ici, disons, deux mois, quelqu'un peut-il prendre contact de ma part avec un bon avocat, spécialisé dans les actes commis sous l'emprise d'un traitement médical, please??

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