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Marieposte
28 avril 2012

FRATELLI D'ITALIA.

Aujourd'hui, journée en Italie, toujours un plaisir, toujours un régal, à une heure trente de chez moi (on fera l'effort de dépasser Vintimille, pour un minimum de dépaysement).

J'adore l'Italie. 8h30. En cherchant à se garer, c'est déjà un avant goût d'aventure (p%t#&¤ mais c'est pas possible de se garer normalement ici??? Réponse: non, l'italien se gare artistiquement, madame, une voiture droite/ une voiture en épi/ une voiture perpendiculaire à l'épi, et ainsi de suite, c'est tellement plus esthétique, on s'en fiche pas mal que ça coince les autres voitures, au pire, on s'expliquera à grand renfort de mouvements des mains en criant parlant très fort).

9h. Adagio. Les palmiers sont bercés doucement par un vent doux et tiède, la mer promène son odeur iodée, le ciel est bleu, la méditerranée est propre (nb: les italiens sont moins des baigneurs que des pêcheurs, moins enclins à emplir la mer de six cotyles** d'huile bronzante, d'où la propreté de leurs littoraux qui remisent l'effort hygiéniste de nos plages maralpines aux calendes grecques*).

Les touristes (arrivés avant nous***) sont déjà en train de pédaler sur d'improbables véhicules (quatre paires de pédales, quatre guidons, cinq personnes dont trois enfants, je dis: gros bordel), au risque d'écraser une mémé en goguette à la mise en plis impeccable (en Italie, la nonna se lève tôt, pour aller au spectacle de la vie quotidienne).

10h. Moderato. Poupoune meurt de faim. Poupoune dit qu'il n'a mangé que 54 g**** de galettes trempées dans du lait, qu'il a marché longtemps (=23 mètres), qu'il veut qu'on lui achète un sifflet, que si c'est comme ça il fallait le dire tout de sui....Bon d'accord, va pour un secondo piatto, arrêt dans une pâtisserie. Mfffffffffmmmf la vaaaaache, j'oublie toujours à quel point les pâtisseries italiennes sont à se pâmer, ça sent le roussi pour mon taux de cholestérol, avec lequel je me lance dans un deal moyennement honnête (un croissant au nutella, c'est plein de nutella, donc de noisettes, dont j'ai lu quelque part qu'elles étaient pleines de bon cholestérol, donc si j'en prends, disons, trois -ce sont des minis-, ça va être super bon pour mon souci heiiiin? Oui, mon enfant -voix du seigneur, car l'Iitalie est très fréquentée par les saints en tout genre- Voilà). Au pire des cas, je m'expliquerai avec mon médecin en faisant de grands moulinets avec les mains et en criant parlant très fort (allegro, ma non troppo).

11h. Vivace. Je me crie dessus en pleine rue avec Époux et Poupoune, pour un motif scandaleusement compréhensible et à mon avantage. J'explique: j'ai horreur qu'on "s'amuse" à me faire peur (genre "bouh!", ça donne: je m’assois et je pleure à torrents, point à la ligne). Deuze: j'ai encore plus en horreur les clowns (rien que d'y penser, brrr, ça sent le cauchemar cette nuit). Donc imaginez ma réaction lorsqu'un connard de mime clown des rues "s'amuse" à me faire peur (genre "gros BOUH") dans mon dos et que ça fait se tordre de rire les deux hommes de ma vie*****. Je crie, très fort, je traite le clown de petit enculé (on s'en fout, il comprend rien) méchant méchant, je dis à mes deux hommes à quel point je me sens moquée, voire vilipendée, je boude version sonore, bref, total raccord avec la noble terre de la comedia dell'arte, total cantillation chrétienne. J'ai pas de sifflet, quel dommage.

11h10. En fait je ne peux pas bouder trop longtemps, parce que 1) j'ai vu la boutique Intimissimi où les soutif me font du pied, et les culottes, de l’œil. 2) Y'a Max Mara à coté 3) y'a aussi le clown qui semble me suivre. Pour tromper l'effroi, je regarde en l'air. En Italie, il y a toujours de belles choses à voir lorsqu'on regarde en l'air.

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11h25. Allegretto grazioso. Direction le marché. Occasion de pester à bon escient contre les prix: pourquoi diantre la merveilleuse agriculture italienne coûte moitié moins qu'en France, pour le double de saveur, et surtout: pourquoi n'ai-je pas de caisson réfrigérant dans la voiture, hein? (On peut dire aussi: comment je n'ai pas cédé à l'appel de fraises à 5euros le kilo, faute de moyen de rapatriement).

11h45. Allegro appassionato. Marché, version "artisanat". Version: je suis noyée dans la masse de mes congénères du 06 (ceux qui ont voté front nat' en masse, plébiscitent le "français d'abord" et qui viennent ici se payer du faux Gucci, de la fausse maroquinerie histoire d'épater sa galerie d'employés municipaux niçois******, en discutant les prix au camelot avec une virulence qui n'a d'égal que leur extrémisme, qu'ils retrouveront tout à l'heure, dès la frontière passée). J'allais dire quoi, déjà? Ah oui: la plupart des touristes français se comporte comme un beau tas de *#&*, passez moi l'expression. Du coup, je n'hésite pas (votre vaillante serviteur ne recule devant rien pour redorer le blason de son si joli pays*******) à la ramener, à voix haute, en moulinant des bras, pour prendre la défense des opprimés (le vendeur est heureux, il veut me faire un prix sur les lunettes Chonel, top fashion).

12h. Toute cette activité m'épuise, Poupoune a faim, Époux aussi + voudrait juste se terrer quelque part sans qu'on puisse l'associer à moi, donc, à table, pas en terrasse. En sortant du resto, comme d'habitude, j'ai le sourire aux lèvres, l'estomac ravi, le cœur léger. J'aime pas forcément mes compatriotes, mais j'aime la nourriture italienne, et le fais savoir au restaurateur en utilisant mon italien des grands jours (celui qui vient du fond de ma joie pré-digestive).

13h-14h. Andantino. Terrasse de café. J'aime le café italien. J'aime le serveur qui me dit que je parle tellement bien qu'il avait pensé que j'étais italienne (pffffff la flatterie, sur moi, c'est dingue, alors que j'ai juste demandé due ice-tea, ed un doppio). Je contemple les italiennes en cherchant des yeux celle dont le look m'inspirera, vu que c'est tout de même l'aube de notre civilisation, n'est ce pas? Si, à un moment. Pas gagné: Donnatella V. semble être le summum de référence, et comme je n'aime ni les boots pointues en vernis blanc, ni les longues griffes ongulaires bleues pailletées, ni le jean déchiré à dentelle anglaise, je me sens isolée. Ah si, une très belle femme ultra stylée, cheveux très courts s'assoit à la table à coté. Tunique noire, legging hyper fin, bijoux discrets néanmoins nombreux, panier en osier: good looka...C'est une danoise, j'irais donc chercher ailleurs mon inspi look.(Chez Cavalli, par exemple).

15h. Largo. La glace (pardon, rectification: le monticule de glace, voire: le monstr-icule de glace) que je viens de savourer sur le joli petit port me plonge dans une douce torpeur, il doit faire près de 37,2° le matin, Époux a le regard perdu dans les vagues bleues des flots, il est beau comme ça, ça me fait, pffiouu, comme de la mandoline dans les oreilles, j'aimerais bien qu'il me fasse un deuxième enfant -le premier étant sagement en train de lécher ce qu'il reste de fragola-crema di vaniglia la tête plongée dans sa coupe, on l'appellera Clouwni, comme Georges Clooni, qui a une maison en Italie, oula, n'importe quoi, je crois que je suis en phase pré Zzzz... on rentre pour éviter de s'endormir sur la table. D'autant qu'il nous reste 1) à discuter la sortie de notre voiture, coincée entre deux fiat, dont les propriétaires ont l'air énervé, ou alors est-ce simplement qu'ils crient parlent toujours ainsi?? 2) louvoyer entre le véhicule à pédales croisé au début (les gosses ont l'air de tirer la tronche, il y a eu du rififi, j'irais bien leur conseiller d'aller voir le clown, pour rire à moindres frais, mais bon). 3) trouver la place de fourrer dans ladite voiture nos petits achats de la journée. Sans écrabouiller les fraises (bah forcément, en les prenant avant de partir...).

 

Voilà. Dire qu'au départ je ne voulais pas du tout parler de ça. Je refais un post demain, car là j'ai justement mal aux deux mains (moulinets?).

 

* Notez le haut degré d’hellénisme de la phrase.

** Donc un hémichou. Merci de noter ça.

*** A priori, des barbares, vu qu'en Italie, les boutiques ouvrent à 9h30, c'est à dire à 10h.

**** Les fabricants semblent juger pédagogique de noter le poids d'une galette, et Poupoune est le champion de la multiplication.

***** Le troisième homme (Papa, hein, pas Marine, elle c'est une femme et ne figure pas dans mon panthéon) de ma vie, lui,  n'aurait jamais ri devant pareille gaudriole, comme si c'était quelque chose d'objectivement risible.

****** Oui, bien sûr, je schématise. Un po'.

******* Sensibilité exacerbée par un entre deux tours aussi nauséabond que le quinquennat qui va s'achevant, j'ai du mal à me trouver des points communs avec le troupeau de veaux les gens de la France. Alors les côtes d'azuréens, vous pensez. Il est souhaitable que cette ambiance délétère s'arrête. Allez, qu'il s'en aille. Faire un tour sur les marchés de la Riviera Italienne,  n'est-ce pas un beau lieu pour une rencontre entre clowns?

 

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