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Marieposte
28 juillet 2012

PENSÉES SOURDES.

Avec un titre pareil, ça va guincher.

Téléportée de ma colline bienveillante (et sereine, et paisible et caetera) à la civilisation urbaine qui me sert d'habitat naturel tout au long de l'année civile, j'ai décidé de prendre le taureau par les cornes, et de me jeter dans le bain de foule sauvagement, histoire de renouer avec la société que j'ignorais si bien depuis dix jours (parenthèse: c'est hyper, hyper bon et apaisant de communiquer par borborygmes, une semaine par an, ça reconnecte avec le moi profond -celui qui mange avec les doigts, cf dernier post- "Maman? "Gnmff?" Tu viens jouer? "Gmngngfgff" ah ouais, t'es trop cool, Maman "Gnrffmmrf").

Donc, immersion, dès le retour à Cannes= un grand bol de populace, 15h30, rue d'Antibes, un samedi (folie pure).

Waaa, le choc. M'a inspiré quelques réflexions sur la mode (moi qui ai porté une chemise blanche et un maillot -différent chaque jour, quand même- pendant la semaine dernière, donc a priori aucune valeur de précepte).

De nos jours, suivre la mode c'est très compliqué, elle change vite, les tendances se succèdent à donf, les têtes de mort de Zadig écrasent les imprimés navajo (d'ailleurs, il y a une boutique dans ma bonne ville,- faudrait que je la photographie-, où le tenancier-revendeur se casse tellement pas la tête à savoir quoi vendre qu'il demande manifestement aux ""créateurs"" de tout mettre sur le même vêtement, et qui vend ainsi des tee-shirts mexicain fluo avec des têtes de mort en strass coiffées d'un truc en plumes comme les indiens/ vous imaginez pas le désastre, en tous les cas, ici, paradis du bon goût cheap, ça marche très fort. Immonde, vraiment). Donc, disais-je, suivre la mode c'est un peu bête, mais qui est assez costaud pour ne pas céder à un seul minuscule petit item qui soit pile dans la mouvance? Personne (instinct grégaire vestimentaire).

Jusqu'à maintenant, je trouvais ça disons mignon de voir que chacun, discrètement, portait sa petite pièce fashion, quasi ni vu ni connu, créant ainsi une sorte de mouvement humain assez..unificateur? Bref, c'était mignon.

Aujourd'hui, dans la rue d'Antibes, J'AI CRU QUE J'ALLAIS RENDRE MON QUATRE HEURES. J'explique: le suivisme, ça passe. Quand Toute une rue décide de porter sa petite contribution au grand délire Fluokid, je vous jure c'est: flip-pant. Imaginez une foule tellement bigarrée, tellement vive qu'on dirait une mauvaise rave-party en plein jour. Imaginez que vous ne pouvez plus tourner la tête nulle part sans être agressé par des flashes de couleur que l’œil n'arrive plus à accepter. Imaginez une gay pride dans les locaux de la DDE, où tout le monde aurait décidé de porter son gilet de sécurité automobile. Imaginez que vous n'ayez aucun, aucun radeau de sauvetage, que tous les gens (les hommes, pourtant chics, les jeunes, pourtant fraîches, les âgées, surtout les âgées, tout le monde y va de sa couleur halogène et crée un effet de groupe syncopé, clignotant, criard.

Oui, c'est atroce.

J'ai bien tenté le regard au sol, je-fends-la-foule-en-regardant-par-terre, mais Bim! Attaque de vernis orange fluos aux pieds, agression de rétine par des sandales aux tonalités hurlantes, bref, assaillie, j'ai pris une rue adjacente (c'est tout concentré sur la même artère, dans ce pays de dingues), et j'ai pu respirer. De l’œil.

Ce qui m'a amenée à penser que ne pas suivre la mode, même pas un tout petit peu, selon les saisons, c'est un très beau service rendu à l'ophtalmologie en général.

Ou alors, je crois qu'il me faut définitivement admettre que cette rue est un carnaval perpétuel, cette ville une esbroufe de tous les instants.

Hésitation. Quel point de vue adopter?

 

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Marieposte
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