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Marieposte
9 octobre 2012

MANGER DE LA SAUCISSE AVEC DISTINCTION.

 

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J'ai pensé à faire une vidéo tant ce genre d'expérience (on dit comme ça dans le monde du fooding, j'en suis sûre) me paraît être le summum du savoir-vivre, quand on la maîtrise, bien sûr. 

 

 

 

 Aujourd´hui, à la cantine (va s'ensuivre un post gore, je vous préviens), comme tous les jours que Sodexo crée, le menu était un aller simple pour la Répulsion* (avec un ticket de dernière classe, dans le wagon près du chiotte, bref, le cauchemar). Il y avait du poisson, c'est ce que j'ai pris (avec des frites, du fromage -à part-, et un gâteau au chocolat d'apparence totalement dégueulasse, mais qui produit paradoxalement l'effet inverse sur moi: plus ça a l'air infâme, plus j'en veux, aurais-je un problème supplémentaire?). En même temps c'est pas de ça dont je voulais parler, reprenons.

Les gens dans la file de la cantine (mes collègues, donc, on se demande bien qu'est ce qu'un étranger au service viendrait fiche dans cette cantine qui n'est pas tout à fait la définition de appétissante) disaient tous: "qu'est ce qu'elle a l'air bonne cette saucisse" en parlant de l'autre choix du menu, en l'occurence une saucisse dont la taille et le poids avoisinnaient ceux d'une bonne bite des familles (bon on va pas se mentir, les choses sont ce qu'elles sont). Et dans mon petit for intérieur sarcastique, je me demandais comment peut-on s'en tirer à bon compte en prononçant de tels trucs ET en dévorant un aliment à l'allure aussi triviale, du moins, ambigüe...(Putain on est entre nous, je traduis: manger de la bite, en société, quid, quod). Le genre de plat que je refuse, vous entendez, je re-fuse de manger en public, sauf avec mes ultra proches, mais même, c'est pas terrible. (Les hot-dog c'est différent, on ne voit rien, une version pudique en quelque sorte. Hot-dog, tu es digne, sache-le). Comment on peut zigouiller ça en morceaux l'air de rien en parlant des températures qui baissent drôlement ces jours ci et de la photocopieuse qui n'a plus d'encre, ça me surpasse. Ça et les glaces, que je regrette toujours d'avoir pris -je regrette surtout de ne jamais me souvenir de la solitude à venir avant de me retrouver comme une nulle avec mon cornet à la main et la question (Pourquuuuoi? Mais pourquuuuoi??) en travers de la tête- mais que je mange parce que j'ai horreur du gaspillage: ma hantise sociale, devoir déguster mon cornetto sous les regards mi-gêné mi-conscient de, par exemple, Herr Director, qui tombe décidément tout le temps à contrepoint. Non, je n'ai pas l'esprit tordu, pas sur ce coup là: n'importe quel homme pense À MAL quand il voit une fille manger une glace, et sa capacité à dissimuler ses sales pensées est une très bonne indication quant à la sortabilité du personnage (j'ai le droit d'inventer des mots, je suis traumatisée par l'execution de toutes ces saucisses).(Un jour j'ai mangé mon Cornetto à la petite cuiller pour cause de deux Herr Director à ma table)(j'avais l'air à la limite de l'équilibre mental, mais ça ou la limite de la pornographie -culinaire-, je suis pas sûre de trouver la parade, sauf écraser mon cornet dans l'assiette en criant des slogans anorexiques -bof, je ne sais pas). 

J'attendais sagement de voir la scène, et mon verdict: il n'est pas possible de découper ce truc sans avoir l'air d'un psycho de première, alors le mâcher pour moi c'est du cannibalisme pur et simple. La très très distinguée S., une collègue que je qualifie de Mme Parfaite+ (toujours dans mon for intérieur, très habité) s'en est sortie avec un certain brio, voire de l'élégance, mais je maintiens que ce genre de repas devrait être défendu dans les midis professionnels, ça craint. ** Barbarie, voilà.

Sur ce, je vais aller me coucher, la journée a été rude.

Je suis ravie de vous avoir servi un billet raffiné et châtié, pas vulgaire pour deux sous.

 

 

* Non, à l'heure où une partie du monde meurt de faim, je ne plaisante pas avec le sujet. Ou plutôt si, j'en plaisante, mais sérieusement, hein..

** Oh et puis zut, après les gens font ce qu'ils veulent, bouffent tout ce qu'ils veulent, mais je trouve juste ça hardgore (y'a un jeu de mot).

 

 

 

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Marieposte
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