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Marieposte
13 octobre 2012

FIFTY SHADES OF...WALOU.

imageÔ, titre pourri, qu'as tu donc commis pour être cité ainsi?

Il y a de la colère dans l'air, et vous allez imminement en devenir les témoins impuissants, impuissant n'étant pas vexatoire, vous verrez.

Acte 1 (date d'il y a déjà bien...trois, quatre ans? Peu importe), lieu: la cantine, personnages: staff quasi-exclusivement féminin (l'über-mâle présent à table par le truchement des dernières places disponibles a über fermé le bec durant toute la conversation, j'aurais tellement préféré qu'il soit sourd, ou oublieux, bref passons), motif: l'épilation du maillot (l'issue de secours est par là, laissez la porte ouverte merci). Ça donne à peu près:

"- Moi, j'hallucine sur les nanas à la plage qui s'épilent pas bien le maillot, c'est horrible (vérifier ce genre de chose aussi)

- Ouais mais bon, dans les instituts maintenant t'es obligée de te contorsionner si tu veux un ticket de métro correct.

- À mon âge je vais pas me mettre au brésilien..

- moi j'enlève tout, TOUT vous entendez? (Oui, tout le monde a entendu)

- ben moi je dis que c'est la faute au porno, on peut même plus se sentir libre d'avoir un minimum de poils". J'interromps le récit (qui croissait crescendo, le souvenir d'über-mâle en train de viser le fond de son assiette pour voir s'il pouvait réussir un suicide dans la purée me plonge dans la honte. Je précise que je n'ai à aucun moment je n'ai participé au débat (j'étais en train de chercher un nouveau nom pour un changement d'identité)).

Acte 2 (récemment). Je suis dans la file de caisse du monop', non loin des pansements pour pieds, du mercurochrome, des coupe-ongles... et j'observe qu'on a disposé un rayon d'accessoires sexuels étonnamment  effroyablement fourni. Pas: 2 boîtes de durex, un tube de wax (notez combien l'emploi d'un terme singulier amoindrit le choc), non: l'artillerie lourde, le festival du slip à portée de main. Dans le monop' du coin. Genre: il me faut du dentifrice..ah tiens, j'ai plus de Penetrator Orga-sismique, ça tombe bien, ils l'ont mis là. Dans le monop'! Bon je ne suis pas Christine Boutin, loin de là, mais quand même, je m'interroge. C'est devenu aussi répandu? C'est ce qu'on essaie de nous faire gober?

 

Acte 3 (encore plus récemment). Dans ma bonne librairie, ainsi que dans les conversations, ainsi que dans la presse, on entend parler du "phénomène" érotico-sm littéraire de cette rentrée "Fifty shades of Grey", gentiment surnommé porn-mom, (merci pour la segmentation marketing, au passage), le livre qu'il FAUT avoir lu et avoir trouvé génial..Quoi? T'as pas tenté le truc, pour voir? C'est drôle, je t'aurais crue moins coincée que ça..

Que se passe t-il, chers amis, lorsqu'on annonce qu'on n'a pas aimé ce livre? Et bien je vous le dis sincèrement: on est la pire réactionnaire, la pire oie blanche, la pire des bonnes soeurs de la terre. On est républicaine militante.

 

D'où mon coup de gueule: je déteste, je déteste, je déteste cette forme de surenchère qui sévit dans le domaine de la fesse. Je me contrefous de savoir ce que font les gens de leurs jambes, je me fous de leurs galipettes, j'ai pas du tout, du tout envie de connaître les mérites de l'anneau vaginal, de la pommade magique qui donne le feu au cul, etc.

J'ai pas envie que ça regarde les gens ce que je fais de mes nuits, de mes jours, pour commencer. Je trouve que si on n'est plus obligé de mettre la sexualité sous cloche de verre, on est encore moins obligé d'en étaler le menu au grand jour. Ça voudrait dire quoi, au final? Qu'on peut parler de ça entre la poire et le fromage, l'air de rien? (vous imaginez ça, sérieusement? "et toi, Bernard, tu l'attaches Alex? Non, je la fouette. Ah ouais? Moi j'ai un bijou anal, une petite merveille") Qu'il faudrait impérieusement tester les "nouveautés à la mode" sous peine d'exclusion culturelle? Qu'on est un con quand on essaye pas le canard à trois becs ou le retardateur à pine? D'un coté les "in du slip" et de l'autre les "out"?  Alors on fait quoi, une page Facebook spéciale "je suis au top j'ai tout essayé" versus "nous on est mieux: on baise qu'à deux"??

Pour la mode et les choses futiles, cela me paraît moins...navrant, parce que ça reste très superficiel, et fugace. le sexe est quelque chose de tellement plus profond (Bim! Faut se faire plaisir de temps en temps), tellement privé que dans ce domaine j'ai du mal à tout avaler (Bam! Et de deux, c'est un festival). Vous trouvez pas que c'est complètement fou et décalé cet exhibitionnisme? 

Donc, même si je reconnais volontiers une certaine verve littéraire dans le bouquin, le courant dont il se réclame me déplait. Plus personne n'a besoin de se planquer derrière le succès d'un livre pour découvrir des trucs. La ménagère n'a pas besoin qu'on lui souffle "cours, mon enfant, c'est la mode" pour jouer les catins domestiques si ça lui chante. Si tout le monde a tout sous les yeux, révélé dans les vitrines et dans les rayons de monop', il est où le mystère?? 

Bon, pour moi ce sera donc : Fifty shades of walou, vous ne saurez rien, et je ne veux rien savoir de vos pratiques, par respect pour cette très belle intimité.

N'étant pas aussi obtuse qu'on pourrait le croire, j'accepte que les avis divergent. Et Dieu sait que dix verges, ça fait beaucoup.

 

 

 

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Marieposte
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