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Marieposte
15 novembre 2012

CES DOSSIERS QUE L'ON CACHE.

 

Le bureau, comment dire, c'est l'endroit où finalement les gens se révèlent tels qu'ils sont. Je ne crois pas possible de dissimuler ce que l'on est vraiment à des personnes que l'on côtoie dix heures par jour.  

Ceux qui avancent "non, moi elle n'est pas comme ça ma vraie nature" me font singulièrement flipper.

Quelqu'un qui arriverait à mettre un masque toutes ces heures durant, toute la semaine, toute l'année, remisant "son vrai moi" pour les autres occasions (c'est à dire, pas beaucoup, le travail est quand même une occupation assez constante et importante et chronophage), ce quelqu'un là: me fout la trouille. Un type hyper exigeant sur les détails ("j'ai dit à gauche, les agrafes, à gauche!!!!! Je veux le responsable dans mon bureau sur le champ!!!!!" par exemple), aura une attitude identique à la maison. Il y a très peu de chance pour que rentrant chez lui, il devienne un gentil bonhomme relax ("Rhôoo non, laisse, je sortirai les poubelles demain, on s'en branle" par exemple).

La fille qui taille un costard à la moitié de l'entreprise dès neuf heures devant la machine à café doit avoir grosso modo le même type de conversations le soir (c'est à dire qu'il y a des dommages collatéraux venant des individus que l'on fréquente au quotidien, d'autres victimes) (je plains les familles de gens comme ça, c'est épuisant), et la gentille-bravasse a qui on n'hésite jamais à demander service cache une nana sûrement douce, peut-être faible, peut-être handicapée par sa trop grande sympathie.

C'est bien sûr caricatural, j'exagère certainement un peu.

Pourquoi je raconte ça? J'ai à l'esprit une phrase lachée un jour par une nana que je trouvais "gentiment revêche", une phrase qui m'a beaucoup marquée par sa cruauté (en l'occurence "moi j'attache mon chien avant de lui filer une raclée", c'est horrible, hein? Et Dieu sait à quel point je ne suis pas plus sensible que ça à la cause animale). Aujourd'hui je discutais avec cette personne, et j'avais une sorte de dualité, un doute en moi. J'avais devant moi d'un coté une collègue professionnelle un peu pète-sec, dont le coté pète-sec semble un petit détail dérisoire, un trait de caractère plutôt ennuyeux, d'accord, mais auquel on n'accorde pas d'importance, en lui donnant pourquoi pas tout un tas d'excuses ou de justifications. Et de l'autre coté, j'imaginais ce que ce coté pouvait devenir lorsqu'il trouvait un terrain d'application plus vaste. Quelqu'un qui attend que l'autre (toi, moi, le chien, mon cheval...) soit coincé en position de faiblesse pour balancer au mieux son fiel, au pire, des coups de latte. Une vraie connasse. En fait.

Alors non, définitivement non, on n'est pas si différent chez soi de ce qu'on est au bureau. Limite si ce que l'on veut bien montrer dans notre vie professionnelle n'est pas une meilleure version, plus édulcorée, mieux retenue, plus policée de ce qu'on est dans l'intimité. On se retient un peu, on ne sort pas le grand jeu, mais on n'est jamais éloigné de Soi. Ça ne veut pas dire qu'il faille condamner les gens pour ce qu'ils manifestent, pour ce qu'ils sont dans le cadre de leur travail..je dis pas qu'il faille juger les autres à la louche..mais les "travers" que l'on perçoit au quotidien ne surgissent pas ex nihilo (caution littéraire du post), juste parce qu'on bosse, uniquement parce que ça nous use. 

Voilà. 

Demain avec ma copine (que j'aime) (qui est aussi aimable dans la vie non professionnelle) (un cadeau, j'vous jure), on a décidé (enfin...elle a décidé, elle a souvent de belles idées) qu'on essaierait de dire le plus grand bien possible des gens qui nous entourent au boulot. Surtout de ceux dont on pense habituellement des choses moyennement charitables. On a décidé qu'on serait positif au travail. Au départ je trouvais ça joli d'aimer béatement son prochain, maintenant je vois aussi l'autre bénéfice: cela jette un voile sur les vilaines humeurs dont je suis capable à l'égard des cons qui croisent ma route. Ça ne changera rien à la donne, non.

Mais si on ne peut pas se cacher, pas tricher sur notre Moi véritable, on essaiera au moins d'être positif. De donner la meilleure face de soi à la face du monde. De mettre le coté obscur à distance.

N.D.L.F.D.B.Q.D.C.S.R.A.L.C.F.A.L. (Note de la fille du bureau qui doit certainement se rattacher à la catégorie folle à lier): chassez le naturel, il revient au galop. Oui, ç'aurait été plus court ainsi.

 

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Marieposte
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