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Marieposte
16 novembre 2012

BIJOUX (DE FAMILLE).

J'aime les bijoux, et je les aime tous. Les petits, les gros, les monstrueux (oui, j'ai bien aimé la collec' Anna Dello Russo chez H&M) (pas de problème, à Cannes c'est même une sorte de manifeste de la classe distinguée noble et sobre et chic), les dorés, les argentés, les bijoux ethniques, les bijoux baroques, les art déco, les cailloux (sauf les diamants, je n'aime pas les diamants, voire je déteste cela: leur éclat me déplaît, profondément, leur éclat: m'agresse, cessez de les déterrer du fond de la mine, merci), les bijoux en bout de ficelle, bref, tout ce qui se destine à la parure me frise de bonheur.

Souvent je m'éparpille dans ce registre budgétaire (comme c'est étrange, là aussi), et m'offre des trucs qui me plaisent à fond (j'ouvre une parenthèse: Époux ne m'a jamais offert de bijou, excepté notre mon alliance, qui n'a rien de traditionnel puisque pour commencer, elle ne me va pas, mais que les essayages le gonflaient à peu près autant qu'un cours de cuisine (= donc non, il ne cuisine pas non plus), donc j'ai eu pour mission "d'arrêter de faire ch.. et sortons ", donc ma bague de mariage est environ dix fois trop grande sauf si l'on considère que finalement, les bagues au gros orteil, ça a du chien). Il peut m'arriver de craquer pour n'importe quoi, par exemple des créoles géantes que même J.lo peinerait à porter dans ses meilleurs clips (excellent exemple, je les ai acquises ces boucles, bien sûr). Il m'arrive donc de porter ces n'importe quels bijoux. Pas tant que ça, à bien y réfléchir.

Ceux que je garde au quotidien, ceux dont je ne me sépare pas, ou pratiquement pas, ont une histoire bien à eux, et s'ils perdent complètement leur qualité ornementale, c'est avec eux que je vis.

Mon pendentif chausson, c'est un copain qui me l'a offert pour mes seize ans (il y a donc, hem, huhu, 19 ans, oui, je vais bientôt déménager à la pension des Tilleuls). Cet été là, ma bande de copains et moi on avait tous trouvé un petit job, ce qui fait qu'on avait des sous, et vu qu'à seize ans on n'a guère à se soucier de nourrir sa portée de Poupounes, d'envoyer des chèques au trésor public, de payer son loyer,  ni d'ailleurs à se préoccuper de grand-chose, on s'était offert de beaux cadeaux. On en était vachement fier, content de parvenir à fêter les anniversaires par nous-mêmes. Je dansais, à cet âge là, et bien sûr cela avait du sens. Alors ce chausson m'a ravie. Je l'ai oublié, longtemps, mais il m'a toujours suivie dans son petit étui. Lorsque j'ai repris la danse, je nageais dans une période plutôt mélancolique, plutôt morose, pour ne pas dire morbide; j'ai eu envie de choses heureuses, jolies, de choses qui me renverraient à la Grâce telle qu'elle peut exister ici-bas (appelez moi Gérard de Nerval). Et mon petit chausson est revenu à la vie, depuis je ne le quitte presque pas, il me rapelle ce qui a du sens, ce qui peut embellir l'existence, mais il me rapelle aussi, à travers le temps, l'été heureux où tout coulait de source. (Putain, lyrique).

Ma bague bambou, je vais me montrer plus directe: c'est un -gros- cadeau que je me suis offert pour mes dix ans de mariage. Vu que mon cher et tendre n'a toujours pas lâché de lest de ce coté là, ni de l'attente dans la boutique, ni, je le conçois maintenant dans toute sa splendeur, dans le concept même d'offrir quelque chose à son épouse (j'exagère) (en fait pas tant que ça, mais si tu me lis, mon amour: tu peux y aller, hein, je ne prends pas mal l'idée que tu m'offres des trucs. Voire même UN truc), j'ai opté pour la solution qui consiste à m'auto-couvrir de cadeaux, ou en l’occurrence à me couvrir d'un gros, parce que je le vaux bien. Cette grosse bague, qui pèse une blinde, m'évoque autant mon immense amour pour lui, que mon non moins immense amour pour ma propre gueule. Ne riez pas, c'est très important de s'aimer soi-même.

Ma bague de pouce, c'est juste un indispensable. Combien de gens, dans mon cercle professionnel que je qualifierai de un peu rigide coincé moyennement porté sur la fantaisie protestant, avec l'esthétisme que cela induit, dans mon cercle familial un chouilla conservateur, combien m'ont demandé "à quoi cela consiste de porter une bague au pouce? Parce que c'est bien connu (???) le pouce n'est pas un doigt à bague..". La partie de moi qui pense, prouve et maintient le contraire est une partie non négociable de ma personne. (NB: une formatrice m'a un jour fait la réflexion devant l'ensemble des participants "vous ne pouvez pas être une personne perfectionniste, vous avez trop de fantaisie pour ce que le perfectionnisme implique: vous avez une bague au pouce"*). Donc, le jour où ma bague de pouce est tombée dans le trou des cabinets du train (hé oui) j'ai même mis les mains dans mon propre pipi pour la récupérer en vain, mon premier réflexe en descendant du train maudit a été d'aller en trouver une autre.

Voilà, je vous ai présenté mes petits talismans. Une autre fois je vous montrerai l'étendue de ma folie bijoutière, et les multiples apparats qu'il m'arrive de porter les jours de grande parade.

 

*  c'était une formation que je n'avais pas élue, déjà. Vue la profondeur abyssalement stupide de cette misérable et bête réflexion, inutile de spéculer sur mon attention les heures suivantes Je crois cependant qu'elle sera à jamais gravée dans ma mémoire au chapitre "rencontre avec les grands (malades) de ce monde".

 

 

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Marieposte
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