Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Marieposte
7 décembre 2012

VENDREDI, PARTI.

 

Toute la semaine, toute la sainte semaine, voire, j'attends en me plaignant que le week-end arrive. 

Cela commence toujours par la consultation de mon (mes) agenda(s). Plusieurs, parce que je ne suis pas certaine d'avoir trouvé l'exemplaire, papier, audio, digital le plus apte à me servir réellement. Je compulse les deux versions les plus faciles à gérer pour moi (agenda papier, emploi du temps sur ipad), ce qui débouche assez fréquement sur un bordel monstre, avec embouteillage de détails hiérarchisés à la va-comme-je te pousse, pas du tout classés ni cloisonnés, oui, un peu comme mon cerveau. Fille constante. 

Le lundi, mon humeur est celle d'un Nicolas Sarkozy le lundi 7 mai au matin, celle du cheveu dans le potage, celle de Jeanne d'Arc debout sur son petit tas de bois avant allumage de la mèche, celle d'Harry Potter en retenue avec Rogue: pas convaincue de se trouver au bon endroit au meilleur moment. 

Le mardi, un emploi du temps assez souple doublé d'un manque complet d'envie de m'y mettre me rend la procrastination agréable et dépourvue de la moindre once (entre 24 et 33 grammes, pour situer) de culpabilité. Je suis incapable de dire ce que je fous le mardi, de manière générale. Je me souviens d'ajouter toujours un peu de sport à cette journée assez floue, histoire d'en retirer une satisfaction au mieux, l'impression de n'avoir pas uniquement hanté les lieux de ma vie. 

Le mercredi, je trouve à la limite de la gabegie l'idée de me jeter dans le boulot alors qu'il n'y a qu'une demie journée de travail. Commencer un dossier et ne pas le finir? Oulala c'est mal me connaître, j'ai horreur du travail bâclé, ma petite dame. Alors pour exécuter au mieux les tâches qui m'échoient, pas question de faire les choses à moitié, non. Je ne les fais PAS. Réflechissez bien, ce que je dis est très logique. 

Le jeudi, en principe vers les 8h12, une sorte de sentiment diffus de panique s'empare de moi, de façon latente, pas encore bien établie, à la vue de tout le menu fretin qui s'est accumulé comme par magie (par sorcellerie, oui, par sorcellerie) sur mon bureau. Jusqu'à 8h23, je m'autorise à laisser libre cours à mon processus ordinaire de ré-adaptation au monde du travail, à m'étaler sur les non-programmes télévisuels de la veille, à discuter l'épisode douze de la saison huit de Desperate Housewives, sur la si triiiiiiiiiiiste déchéance de Bree, notre Bree internationale à nous, que nous contemplons dans sa chute sans pouvoir intervenir, Ahhh c'est terrible, ter-rible, bref. Il est 8h58 (quoi???) et c'est enfin l'heure de flipper dans les grandes largeurs, devant les sommets de trucs à faire, qui ne se sont curieusement pas volatilisés, et qui tout aussi curieusement, ne semblent pas déterminés à se trier tous seuls, d'eux mêmes, les bougres, les feignasses. Tout le monde s'est barré pour vaquer à ses propres affaires, on est dorénavant d'accord: va falloir s'y coller, point à la ligne.

Le vendredi soir, vermoulue jusqu'à la corde, je m'écroule comme une vieille merde dans mon canapé en râlant sur mon sort, sur le stress du quotidien, sur la tonne de boulot qui m'est tombée dessus cette semaine, blablabla (en revanche, il est à noter que pester contre mon cruel manque de planification, mon absence de prévoyance dans le domaine professionnel, ma nullité pharaonique (oui) en matière d'organisation, non, ça, je ne pratique pas).

Vendredi soir est également le jour où Époux s'écrase au sol comme une figue du mois de septembre sur la terre désséchée d'une Provence assoiffée et aride. Il est fatigué. Il s'est cogné réunion sur réunion, modification de décret sur élaboration de plan fiscal de finances locales, problèmes d'assiette (oh! Un point commun!), calcul de taxes professionnelles pondérées, et du coup, à 21h30, à l'heure où je m'apprêtais à lui raconter la passionnante histoire de comment Fifreline (une cruella du staff) a essayé de répandre la rumeur selon laquelle JE serais à l'origine de la pénurie d'agrafes (parce que je me serais amusée à faire des colliers avec*), Monsieur va se coucher.

Voilà pourquoi, après une semaine à l'avoir attendu en piaffant, le vendredi résonne comme la promesse d'un port où le bateau de mes espérances viendrait s'amarrer à la bitte de la réalité, sans se marrer. Où mes désirs fous de fiesta dégénérée, de vautrage dans les plumes de mes canapés, de soirée à piler les miens à n'importe quel jeu de société, tout ça, finissent en eau de boudin. Poupoune dort, Époux ronfle la tête enfouie sous le rapport d'activité de la DGFiP (c'est nul, y'a même pas d'images!), je me trouve réduite à promettre que la semaine prochaine aussi, j'éprouverai aussi la nécéssité de dormir du sommeil de la juste.

Vous venez d'assister à ce qui représente le sommet de mon activité hebdomadaire. Ça peut effrayer, je le conçois.

 

* si on pouvait vivre de la vente de ces colliers, croyez moi, j'en saurais quelque chose, depuis le temps que j'essaie.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Archives
Publicité
Marieposte
Publicité