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Marieposte
20 juillet 2013

ÇA. NON, PAS ÇA, PLUTÔT ÇA..

Avant, quand j'étais djeun' et que je sortais, c'était globalement facile.

Une fois réglé le problème de transport, je veux dire, car dans le village où j'ai grandi, il n'y avait pas d'infrastructures pour relier les villages entre eux (en même temps, mes copains de 15 ans et demi conduisaient la bagnole de leurs parents pour raccompagner les autres, donc voilà, ça n'était pas exactement un problème) (pardon Maman), et dans la ville où j'ai continué de grandir (ce qui est une manière de parler totalement emphatique vu que ma croissance s'est interrompue vachement vite), il y avait des infrastructures pour circuler, mais strictement ri-en à faire, si on n'est pas trop versée dans la drague relou du 15eme Ri-Ma qui faisait ses classes là. Breeeeef. Joies de la province.

Quand on sortait, c'était assez facile. Le resto? Bah, pizza ou Quick. En boîte? C'était la mode du Malibu-ananas pour les filles, du Whisky coca pour les garçons (je suis vieille), et si t'en buvais pas, t'étais l'équivalent de celle qui en 2012 refuse de boire un mojito. Je crois que j'ai avalé des litres de cette horreur (pardon les parents), un peu par esprit d'intégration, et beaucoup pour me murger avec les copines, aussi. Non je ne vivais PAS en Allemangne de l'est, pour situer. C'était en 1990/1995, et le premier qui dit préhistoire SORT. Comme les modes vestimentaires, il y avait des modes dans les us discothécaux. Yes, madam.

Re-breeeef. On avait pas complètement l'embarras du choix, le champ des possibles était quand même restreint, même en cherchant un peu. Je buvais des laits à la vanille quand j'allais à Paris, pour le coté exotique (en fait je les commandais, et je les laissais devant moi, vu que je déteste le lait, j'en ai bu un seul verre de toute ma vie, un matin où j'avais curieusement très mal aux cheveux suite à une soirée jacuzzi-Malibu ananas-sauna-whisky avec des amis) (on savait rire, owi), et ensuite je m'en retournais dans ma province pour la ramener sur le thême: "Ouaiiiis tu vois, à coté de l'Opéra, ils te servent du lait à ce que tu veux, tu vois, quooooaaa", toute snob. Une vraie conne qui s'apercevait qu'il y a une vie après le diabolo-menthe.

Mais voilà, j'avais le virus des trucs qui sortent de la carte. Bon, mes parents m'ont très bien éduquée, du point de vue gastronomie, culinaire, etc..et j'ai toujours été hyper curieuse de goûter des choses différentes (oui, le sandwich à la pomme de terre, le requin, les oranges aux oignons, ce genre), donc le virus, je le portais sûrement déjà un peu en moi. Merci Maman Papa.

Et en grandissant (incroyable ce que je grandis, en ne grandissant PAS), ça ne s'est pas démenti, je boudais le resto U pour aller chercher mes sandwiches dans le Vieux Nice, quitte à me taper cinq bornes à pieds, à l'heure du déjeuner, parce que le pain est tellement bon dans telle boulangerie, j'allais me fournir en hallva chez l'épicier arabe à l'heure du goûter, parce que déjà les pains au chocolat ça devenait complexe (je préfère quand il y a une vraie barre de chocolat, et une vraie pâte à pain, le truc de boulanger  (des vrais boulangers) (y en a presque plus des comme ça). Là dessus, certaines de mes amies avaient tout à fait le même sens de la chose qui se mange, alors pas de problème pour effectuer des expéditions nocturnes à la rencontre DU kebab de Nice qui vaut le déplacement.

Plus tard, quand on a vécu à Toulouse, où on avait des produits ultra frais et ultra bons et ultra pas chers à portée de mains, ça a continué avec les magrets au miel, le fromage basque à la confiture de cerises noires, ET JE SUIS DEVENUE AINSI LA PIRE CASSE-BONBONS DE LA PLANÈTE. Enfin pas la pire, hein, je me laisse du mou.

Les courses avec moi, c'est l'enfer. Idéalement, il faudrait que j'aille dans dix magasins différents, parce que les fruits en grande surface, impossible, parce qu'il me faut mon beurre de noix de coco pour mes tartines, ma purée de cajou, les courgettes de tel producteur au marché et pas celui d'à coté, le miel qui vient de mon village, je suis même allée par faire une grève de l'ananas après avoir goûté les meilleurs de ma laïfe à la Réunion, et que ça s'avérait impossible d'en trouver de tels sur le continent. Au bout de six ans, ah oui, j'ai fini par en manger, mais c'est vrai que c'est souvent comme ça que je procède: si un truc est parfait à un endroit, je me désintéresse des autres sources de ravitaillement envisageables, et franchement, je comprends l'Homme qui s'exaspère et après deux semaines de crises qui m'emmène en Italie parce qu'il n'y a pas de meilleur gianduja et que je vais mourir si je ne réapprovisionne pas mon level praliné. Je peux sauter le petit déj si il n'y a que des céréales que je n'aime pas. En fait je ne suis pas chiante, non. C'est que je n'aime pas brader mes goûts et mes couleurs. Chez les gens, quand je suis invitée, je la ferme, hein, quand même. 

Je ne parle même pas de lorsque je dîne dehors. D'ailleurs il s'agit la plupart du temps de déjeuner mais je suis tellement chiante compliquée qu'il est l'heure d'aller dîner quand je trouve enfin une carte qui m'interesse. Je me souviens d'un soir assez houleux en Sardaigne, le gosse hurlaiiiiiit qu'il avait la dalle, mon Homme menacait de me couper les cheveux pendant mon sommeil, tout ça parce qu'il y avait un sublime resto de poisson dont je ne retrouvais plus l'adresse, et que j'étais décidée à retourner la ville afin de remettre la main dessus. Et que malgré mon superbe italien lu écrit parlé, quand t'as pas le nom du resto, et deux indications du style "c'est un resto où on mange, avec des tables, des chaises, et il est dans une rue", tu peux toujours sortir ton Dante illustré, celui avec les gestes, c'est pas gagné.

(N'empêche, il était à se rouler par terre) (parce qu'on a fini par le trouver) (ça valait mieux pour mes cheveux, aussi.) 

Voilà, c'est normal d'être comme ça? Ça vous fait mal aussi lorsqu'on mange des patates à l'eau avec une variété de patates pas faites pour la cuisson à l'eau?

Sinon, quand est ce qu'on mange?

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