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Marieposte
15 juillet 2013

LES BELLES HISTOIRES.

Fils, ce lumineux bonhomme, doit lire des livres pour la rentrée, et dans la liste, classiquement, il y a des contes. Oui, les enfants sont capables de distinguer le vrai de l'ivraie, oui, psychologie des contes de fées, oui, l'enfant apprend le Mâââl via l'imaginaire, etc, etc. 

Si on veut. On a tous lu des contes (mais si, voyons), et je suis persuadée en ce qui me concerne d'avoiri juste oublié de faire le distingo, moi, j'ai mis les deux pieds dans le même sabot hellène (oh c'est mauvais, c'est mauuuuvais), j'ai tout pris au pied de la lettre.

D'où un petit problème de compréhension du monde extérieur, des gens, de la vie, et du travail...le travail? Oùça Quoiça? Blanche-neige travaillait peut-être? (Non, elle confectionnait de délicieux gâteaux aux pommes sous les regards énamourés de sept types -des nains, certes- mais par exemple, prenez Elijah Wood, qui n'est pas immense, et imaginez qu'il y en ai sept comme ça, bon, même trois ou quatre, si on considère qu'il n'est pas nain- mais pourquoi, pourquoi aller chercher ailleurs, heiiin?) (ça n'a aucun sens) (c'est ça le conte de fées, en réalité, faire des gâteaux à sept fois Elijah Wood, d'autant qu'ilssifflent en  travaillant  pour aller extraire des pierres précieuses).

Qui bosse, chez les héroïnes? Pas la petite sirène, elle nage toute la journée (et selon la version Disney, elle nage et se coiffe avec une fourchette). Qui? Bon, la petite fille aux allumettes, oui, mais pauvre petite, quand on voit le drame, le draaaaame de sa courte vie, on en tire une morale, non? Et ce serait quoi la morale? On joue pas avec des allumettes? Non, la morale c'est: on ne travaille pas, parce que sinon on meurt. De froid, le soir de Noel, tellement Andersen avait le sens de la joie.

On ne travaille pas mais on fait pas de couture non plus, sinon on devient biscornue, avec une grosse lèvre, ou un gros doigt, ou un grand pied. (Faut pas s'étonner que les petites filles aient peur avec ça). Donc on devient un peu feignasse sur les bords, hein. Et si on croit qu'il suffira d'être gentille et bienveillante, on pense à Cendrillon, vingt ans les mains dans la serpillère, à astiquer la maison d'une bande d'ingrates, avant de partir au bal, et de tomber toute cuite dans les bras du premier prince qui passe par là, prince qui va lui coller aux basques jusqu'à retourner tout le royaume pour la retrouver, lui passer la corde au cou, ce après quoi, mariée et reine, elle ira vaquer à ses royales occupations, 364 jours de représentation par an, en attendant que môssieur le prince finisse d'aller piller les pauvres paysans du coin pour leur soutirer la dîme, alors là, bon-jour la vie. T'étais quand même plus indépendante avant, voire plus heureuse avec les sept nains, ou les poissons.. La petite sirène, c'est pas le summum de la honte, quand on se rappelle que pour avoir l'amour de son mec, elle renonce à la parole? Et que ça ne marche pas, d'ailleurs, donc elle meurt, tellement Andersen* avait le sens du bonheur.

Le mec de la petite sirène, d'ailleurs, celui qui confond sa voix avec celle de la sorcière déguisée, fiable, attentif, quelle bonne idée de sacrifier sa voix pour un type de cet acabit...

Le prince charmant. Dans tous les contes il y a un Prince charmant. Passe encore l'histoire du cheval blanc (comment fait-on, je demande comment fait-on lorsqu'on n'aime pas les bourrins? Possibilité de négocier une calèche? Un scooter des mers?). Que tu sois Blanche-Neige ou Aurore, le mec vient te rouler une pelle pendant ton sommeil et on est sensé être enchantée?? Mais moi si je dors dans un lit à baldaquin, avec les petits oiseaux qui volètent autour de moi pour surveiller mon repos, et qu'un type à cheval, qui porte neuf fois sur dix une cape ridicule,au lieu de...je sais pas, moi, une planche de surf, vient me réveiller en me bécotant sans avoir demandé l'autorisation, mais je hurle, bon sang, d'autant qu'il n'est nulle part question de petit-dej' au lit. 

La morale c'est quoi alors? On peut pas pioncer tranquille quand on est la plus belle des mille lieues à la ronde? 

Sérieusement, avec de telles leçons, il ne faut pas s'étonner que les filles soient un tantinet blasées. Voire féministes. Voire qu'elles puissent coller deux trois gifles à la manière de Fiona, dans Schreck au premier bonhomme qui se pointe avec l'idée de l'enlever de sa condition.

Alors à mon avis, les contes ont été écrits par une bande de sadiques misogynes, machos, dans le but de tuer dans l'oeuf toute évolution révolution rebéllion chez la femme. Heureusement, de nos jours, l'univers nous donne d'autres versions, par exemple les ukrainiennes des Femen, avec qui l'histoire ne finit pas forcément par "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants". 

 

Fils est un garçon, il sera sans doute moins sensible que moi à ces histoires..il lui reste le Petit poucet (aversion à prévoir pour les promenades dans les bois), Epaminondas, petit africain mis au rebut par sa mère, à laquelle le grand sage du village donne raison... T'en veux de la littérature joyeuse?

Donc pour l'instant, continue de lire Harry Potter, mon Fils, et rêve encore un peu..

 

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* le plus terrible? Elle n'était bonne à rien, du même auteur. Tout est dans le titre. 

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Marieposte
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