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Marieposte
15 novembre 2012

TOUT MAIS PAS LA SCARLATINE.

Nous signalons au lecteur qu'il n'y a pas de sens à ce titre. (Je voulais mettre "tout mais pas l'indifférence", mais mon oreille a refusé d'en croire ses yeux, et j'ai renoncé. Fin de la parenthèse, complètement inutile elle aussi)

J'adore faire des listes. Pardon: j'adoooooore faire des listes. Une énergie incroyable me meut (ça me meut, oui) lorsqu'il s'agit d'écrire de longues séries d'énumération des choses à faire, à finir, à regrouper, des listes de choses à commencer (apprendre le bengali, comprendre les logarithmes népériens ou mourir, peindre sur moi, ou sur soi, pourquoi pas). Super. Ça occupe mes plages de cerveau et de temps disponibles. 

Là où ça craint, c'est que je m'aperçois que je n'applique jamais les conseils que je me donne (aaaahh, la liste des "m'affirmer au travail sans hurler comme une mouette qu'on contrarie"), que je ne réalise jamais les choses pourtant bien couchées là sur un joli papier (car évidement j'ai un carnet de listes, avec feuilles en peau de lin et bordures en laiton aplati à la main par les orfèvres des monuments de France - bien sûr), que je ne respecte rien, pas même mes propres ultimatum (ultimati? Ultimata?) que je n'écoute rien ni ne respecte mes engagements (sauf bizarrement lorsqu'il s'agit de liste à base de cosmétiques, de maquillage, de fringues, tiens, serais-je finalement fiable, un peu? Non, ce n'est pas pareil).

Pourquoi ces auto-remontrances? Parce que dans l'une de mes dernières listes, il y avait "commencer à rédiger mon mémoire", truc que, comme vous le constatez, je n'ai nullement besoin d'avoir punaisé sous les yeux pour m'en souvenir, parce que plus qu'un "to do", c'est, disons, un impératif non négociable. Le sujet impossible à oublier, que je ne risque pas d'évoquer en passant sans que s'empourpre mon sens des responsabilités. Je me trouve toujours a)un b)dix c)trente d)mille prétextes pour ne pas m'y mettre a)tout de suite, b) au moins un peu 3) dans une heure.

Parfois, quand j'ai un peu de temps, au lieu de me jeter dans l'écriture de ce travail qui à l'origine et à l'arrivée m'intéresse à fond, je me livre à des séances de projection dans l'avenir, projections bien sûr vachement profitables. Je ne redigerai jamais ce mémoire. Je renoncerai sans oser en informer la fac, qui me relancera dix fois "que se passe-t-il? Vous RENONCEZ? Très bien, ahahaha(sarcasme)", suite à quoi une réforme des institutions s'abattra sur la France, toutes les personnes n'ayant pas terminé leur mémoire seront reléguées sans équivalence, à la merci d'employeurs aux intentions malveillantes, je serais obligée d'aller servir la soupe aux classes maternelles à la cantine ou même sûrement à nettoyer les marmites à soupe de la cantine, je serais rejetée, je perdrais l'usage de la parole à force de corvées ingrates, mon mari me laissera pour une autre qui aurait son diplome, je choperai plein de dermatoses parce que je vivrais dans la remise derrière la cantine, et qu'à cause des récurages de marmite mes ongles seraient si pourris que je ne pourrais même pas me gratter. 

Vous vous rendez compte? Vous vous rendez compte que pendant ce temps (durant lequel mon foie s'agite de manière franchement inconfortable) j'aurais rédigé un paragraphe (facile) (avec la satisfaction) (mais sais-je ce qu'est la satisfaction?) (oui, avant hier lorsque j'ai fait du shopping. Non, ce n'est pas pareil). Voilà, séance d'auto-flagellation, auto-suggestion, auto-coup-de-pied-au-fion bref, torture terminée. Cela ne sert à rien, utilité zéro, séquence stérile. Il faut vraiment que j'arrête de me montrer si négative, si "battue d'avance", à ce point défaitiste.

Au moins, une très bonne idée vient de germer dans mon esprit apeuré par les perspectives terribles qui me guettent. Une très bonne idée: demain je dresse la liste de toutes les choses que je dois arrêter de faire pour me mettre au travail.

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Marieposte
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